Gamekult

Avec un concept que n'auraient pas renié Kad & Olivier à leur période Kamoulox, Touhou Spell Bubble part de loin mais arrive à l'heure et sans une goutte de sueur. Véritable Graal pour les amoureux de match3 et de la licence Touhou, il risque de laisser froids les profanes (notamment à cause de son prix d'entrée assez prohibitif) ou d'offrir aux plus curieux et fortunés un étrange premier contact avec la série.

D'autant qu'on a senti dès le début l'envie de bien faire chez Bandai Namco, et cette volonté de parler au petit coeur du Julian Ross qui palpite encore en vous avec ce jeu d'arcade en temps réel qu'on a tant espéré, et qui n'est jamais vraiment venu. Alors cette fois, c'est la bonne ?

La dimension RPG, dans les personnages et l'écriture plus que dans les chiffres, montre cependant qu'il y a encore du chemin à parcourir avant de venir jouer sur les terres des champions actuels du genre, sans même parler des cadors de la narration en général. On y passe en fin de compte assez de bon temps pour oublier celui qu'on a perdu dans l'équation, mais il est à peu près certain qu'on n'en gardera aucun souvenir indélébile.

Le jeu de Mediatonic a un potentiel énorme, et même ce qu'il faut pour devenir une sensation qui tient dans la durée, mais il a plutôt intérêt à s'étoffer dans les prochaines semaines et à régler ses soucis d'ergonomie pour devenir l'excellent party game qu'il veut être. En l'état, c'est un peu léger.

L'arrivée du passionnant mode Mon Écurie permet en outre de déguster différemment et plus en profondeur le championnat et ses à-côtés. Et puis, joli coup du sort, cette édition tombe pile au début d'une saison complètement chamboulée et saura donc plus que jamais combler dignement un manque douloureux ; difficile dans cette circonstance de résister à l'appel du baquet.

Inévitablement répétitif, West of Dead évite pourtant la balle du jeu qui tourne en rond, en dépit d'une difficulté qui ne fait rien pour lui faciliter le travail. Efficace dans sa prise en main, il lui arrive d'être captivant dans les cas où l'on enchaîne les victoires comme un as de la gâchette.

Absolument brillant dans ses mécaniques hybrides, astucieux dans les cartes proposées et leurs interactions, Monster Train ne loupe finalement que de peu les marches du panthéon cardistique. il aurait suffi d'un peu plus de variété dans les ennemis abordés, d'un petit je-ne-sais-quoi de plus dans son ambiance ou son impact pour en faire une référence.

Il n'a l'air de rien, mais 51 Worldwide Games peut trôner fièrement dans n'importe quelle ludothèque virtuelle. Malgré quelques petites errances d'ergonomie, sa simplicité d'accès, son habillage et ses didacticiels complets en font un jeu bien évidemment familial, mais ses ordinateurs au niveau "imbattable" tiendront tête même au plus fier des joueurs expérimentés.

Xenoblade Chronicles Definitive Edition réussit son retour, dans une version suffisamment bien retouchée pour convertir les anciens comme les néophytes. Mieux vaut néanmoins privilégier l'expérience en docké, car la transition graphique souffre comme les précédents épisodes sur Switch d'une définition dynamique bien trop basse en mode portable pour satisfaire les puristes.

En cet été de canicule, rien, a priori, ne devait fondre plus vite que les glaces des ours polaires, pas même votre caisson de Mr. Freeze oublié sur la plage arrière, prêt à se répandre de tout son sucre sur le siège bébé. Mais ça, c'était avant de lancer Samurai Shodown, le reboot que personne n'avait senti venir, à part bien sûr SNK, déterminé à entretenir sa propre légende maintenant que l'argent du mobile coule en intraveineuse. Un jeu où tous les coups sont permis. Surtout ceux qui vous sifflent la barre de vie.

On ne sait pas bien à qui recommander Snack World. Dungeon-crawler visiblement taillé pour un jeune public, il n'en demeure pas moins vraiment punitif par moments et jongle avec des mécaniques de gatcha cradingues, tandis que ses premières heures étouffent le joueur sous des tas de mécaniques pas forcément très utiles.

En l'état, c'est un jeu à la croisée des chemins, entre l'action immédiatement satisfaisante d'un Diablo, des envies de profondeur doucement héritées de Path of Exile et un rapport endgame/loot à perfectionner. Une proposition hybride qui figure parmi nos belles surprises du début d'année, mais qui pêche par jeunesse et pourra certainement attendre quelques patchs si vous ne vous contentez que du meilleur.

Avec toute l'affection de la nostalgie que l'on peut éprouver pour la série The Dark Crystal, difficile de ne pas se sentir lésé face à ce maigre jeu de tactique. Trop classique dans son game design, trop modeste dans son contenu, trop lent dans son exécution et trop laborieux dans sa progression, il ne reste à The Dark Crystal Age of Resistance Tactics que les encouragements que l'on donne à l'élève qui a essayé de remonter sa moyenne en fin de trimestre, mais qui se traîne trop de casseroles pour esquiver le rattrapage.

Éminemment sympathique, mais plutôt méconnu, le studio néerlandais Turtleblaze s'était illustré en 2017 avec le très pêchu jeu de course mobile Road Warriors avant de s'atteler à son magnum opus, le jeu qui devrait les mettre une bonne fois pour toutes sur le devant de la scène. Ça n'arrivera peut-être pas avec Kunai, mais il serait injuste de ne pas dire que ce nouvel essai est bigrement encourageant.

Non, personne n'a mis de substance hallucinogène dans votre café : dans The Pedestrian, les panneaux de signalisation sont bel et bien animés. En développement depuis sept ans, le petit jeu du studio américain Skookum Arts nous raconte l'histoire d'un petit homme qui cherche à s'échapper des pictogrammes dont il est prisonnier.

Kentucky Route Zero pose alors une série de questions peu conventionnelles, borderline punk : “Et si le joueur n’avait pas besoin de ça ? Et si l’on pouvait convenir d’une autre manière de créer des histoires interactives ? Et si chaque dilemme surligné à l’encre fluo revenait à expliquer la mécanique d’un tour de magie pile avant de réaliser le tour de magie ?”

Le petit plus qui a permis au jeu de se démarquer à l’époque provient de sa composante RPG, matérialisée autant par la présence des Héros, unités uniques aux pouvoirs spécifiques, que d’un système de quêtes et d’un loot aléatoire. Ces couches supplémentaires de gameplay ont beaucoup participé à l’orientation générale du jeu, un peu différente de ce que proposaient les autres poids lourds du genre à l’époque, à savoir davantage de microgestion et moins d’attaques massives.

Elle est particulièrement mal à l’aise avec le Zèle, la Ferveur et l’influence politique et s’en sort mieux dans le contrôle des Hans, faction au fonctionnement assez basique. Dommage enfin que les apports du côté des batailles se limitent pour ainsi dire à du rééquilibrage / de la correction de bugs. Un DLC malgré tout intéressant si vous avez fait le tour de Three Kingdoms et souhaitez prolonger votre séjour en Chine.

On a donc affaire à une aventure exclusivement solo, qui va nous imposer des personnages successifs à incarner selon le fil du scénario (à l'exception de quelques passages un peu plus libres, nous y reviendrons), en enchaînant phases d'exploration et de baston. Le tout structuré autour d'un système de quêtes, principales et annexes, indiquées sur la carte par de bons gros points d'exclamation.

On entend toujours cette musique incroyable dans Tokyo Mirage Sessions #FE Encore, au moment même de transformer son arme. Un tout petit air, chaleureux et presque nostalgique, qui donne aussitôt envie de s’y replonger presque entièrement. Quelle ne fut pas ma surprise de revoir un jeu qui gagne en tout point à son passage sur Switch.

Cela fera bientôt dix ans que le jeu de tennis est en friche. Bientôt dix ans que le vénérable Top Spin 4 est sorti des écuries de 2K Czech pour décrocher sa couronne de meilleure simulation, sans que, depuis, personne ne daigne venir lui prendre. Il y a pourtant bien eu quelques tentatives, assez récemment : celle de Breakpoint, avec Tennis World Tour, et celle de Big Ant, avec le moins catastrophique AO Tennis.

Difficile d'affirmer que le Programme d'entraînement cérébral du Docteur Kawashima rend son joueur instantanément plus intelligent, de la même manière que plier un cercle en plastique dans Ring Fit ne muscle pas sans une discipline quotidienne. Néanmoins, il est bon de sentir que notre mémoire, même à court terme, se remet à faire son travail, et surtout de détecter quelles étaient nos plus grosses lacunes cérébrales.

Football Manager 2020 Touch est un jeu légèrement différent du Football Manager traditionnel. Là où son aîné se veut exhaustif, cette version intermédiaire se doit de faire des choix en raison des ressources techniques limitées des supports auxquels elle se destine. Et ce sont les côtés les moins tangibles du job, les moins fun peut-être aussi, qui en font les frais : la communication, le relationnel et l'entraînement. Ce ne sont pourtant pas les moins intéressants, et les habitués du jeu sur PC se sentiront très probablement privés d'outils qu'ils jugeaient essentiels et nécessaires à l'immersion.

En toute franchise, l'histoire de Boneworks part dans tous les sens et n'est qu'un prétexte à la mise en place de l'univers dans lequel on évolue.

Et tant qu'à faire, c'est toujours le jeu vidéo avec la plus belle interface graphique, que l'on pourra enfin découvrir pour la première fois en français au printemps, une absence de traduction qui rebutait certains joueurs. Un écrin de rêve pour une grande aventure parfois dérangeante, qui ne donne pas forcément aux joueurs ce qu’ils sont venus chercher. En un mot, c’est un grand jeu.